Ca y est, le CPE est tombé !
Faut il s’en réjouire, commenter la chute ou plutôt chercher à deviner la suite des choses ?
Au fonds la pièce a respecté les règles classiques du tragi-comique. Un puissant qui n’écoute pas, le peuple qui gronde, une foule qui déborde… et le puissant qui finit par reculer. Dans notre pays qui a guillotiné tant de nobles et de puissants, on peu se demander quel sens de l’histoire peut bien avoir notre premier ministre ?
J’ai vu que Laurent Mucchielli a publié le livre collectif qu’il a dirigé en compagnie de Véronique Le Goaziou. Je cite la fin de la présentation de Jacques Trémintin pour lien social :
« La violence des jeunes émeutiers apparaît comme une communication par défaut, façon de réagir à un monde qui ne leur offre que l’exclusion, les discriminations et le mépris. Car cette jeunesse, poussée au désespoir par l’impasse à laquelle on la condamne ne semble plus avoir comme seule réponse que de brûler des voitures et attaquer des écoles. Ces émeutes sont le produit d’un processus de ghettoïsation au carrefour de l’exclusion du marché de l’emploi, du logement et du système scolaire. Les 751 zones urbaines sensibles regroupent 4,7 millions d’habitants qui se trouvent parmi les plus confrontés au taux de chômage, à l’absence de mixité sociale, aux handicaps face à l’école, aux problèmes de santé, au sentiment d’enfermement et à l’isolement relationnel. Au final, ces émeutes nous interpellent sur la place faite à une certaine jeunesse et sur son avenir dans notre société. »
La comparaison entre les violences de l’automne et la mobilisation contre le CPE reste à faire avec la rigueur de la sociologie. Toutefois, il semble évident qu’il y a une parenté entre ces deux mouvements.