Tuesday, May 09, 2006

les grandes vacances

Je reproduis un texte diffusé par l’association réseau éducation sans frontière. Il y a aussi une pétition pour ceux qui veulent la signer :


Pour des milliers d’enfants et de jeunes majeurs, le 30 juin 2006 ne marquera pas le début des vacances d’été, mais bien le commencement d’un calvaire. En effet, à cette date, le sursis que M. Sarkozy avait dû accorder aux jeunes majeurs sans papiers scolarisés et aux parents d’enfants scolarisés tombera. Suspendues parce que les mobilisations d’écoles et de lycées se multipliaient, les expulsions reprendront.
Ainsi, en guise de vacances, des milliers de jeunes et d’enfants joueront aux fugitifs, en vrai, avec ou sans leurs parents, guettant les bruits de pas à l’heure du laitier, tremblant à la vue d’un uniforme et vivant dans la hantise de perdre à jamais leur école, leurs enseignants, leurs copains. S’ils sont arrêtés, le grand jeu de leur été sera un petit rôle dans un film policier sordide : l’interpellation, seul ou en famille, les parents rudoyés, 48 heures de garde à vue dans une cellule de commissariat puis deux ou quatre semaines en rétention, crasse, bruit, violence et promiscuité assurés, et, pour finir, un aller-simple vers un pays qu’ils ne connaissent pas ou plus, dont certains ne parlent pas (ou plus) la langue, papa-maman menottés, entravés comme des bêtes et attachés à leurs sièges.
A l’arrivée, ce sera pour la plupart l’extrême misère : pas de logement ou le bidonville, pas de travail et pas d’espoir d’en trouver. Des persécutions, parfois les plus atroces, contre ceux que la France a débouté du droit d’asile. Ils paieront pour les raisons pour lesquelles ils avaient fui et certains pour avoir dénoncé leurs tortionnaires à l’étranger. Pour les enfants, pas d’école, dans des pays où la scolarisation est un luxe. C’est ce gâchis qui se cache derrière les chiffres records d’expulsions annoncés avec satisfaction par le ministre de l’Intérieur : des milliers de vies propulsées dans l’indigence et parfois achevées sous la torture !
Nous ne laisserons pas détruire la vie de ces enfants, de ces adolescents et de leurs parents. Ils sont nos élèves, les copains de nos élèves ou de nos enfants. Ils ont commencé d’étudier dans ce pays, ils en parlent la langue, ils ont les mêmes joies et, hélas, des soucis bien plus grands que les camarades de leur âge. S’ils décident (ou, pour les plus jeunes, si leurs parents décident) d’échapper à une expulsion honteuse, nous les y aiderons comme nous avons aidé Rachel et Jonathan à Sens, Samuel à Pau, Ming et Wei-Ying à Evreux. Nous sommes solidaires de ceux qui les accueilleraient. S’ils demandent asile, nous ne fermerons pas notre porte.
Cela contrevient aux lois en vigueur. Mais l’enseignement que nous avons à dispenser à nos élèves ou l’éducation que nous devons à nos enfants ne peut pas être l’exemple de la soumission à un ordre injuste. Chacun a en mémoire les épisodes où face à des persécutions insupportables, chacun a dû faire des choix. Et où ne pas choisir était choisir de laisser faire. Et pas seulement dans les périodes de dictature. Rosa Parks, emprisonnée à Atlanta en 1955 pour avoir enfreint les lois ségrégationnistes aurait-elle dû se soumettre au prétexte que ces lois avaient été « démocratiquement » prises ? Le général Paris de la Bollardière, mis aux arrêts pour avoir dénoncé les tortures de l’armée française en Algérie, aurait-il dû se taire parce que la France était une démocratie ?
Nous ne laisserons pas se commettre des infamies en notre nom.




http://www.educationsansfrontieres.org/

http://www.educationsansfrontieres.org/ … article=24

Monday, April 10, 2006

ça y est !

Ca y est, le CPE est tombé !

Faut il s’en réjouire, commenter la chute ou plutôt chercher à deviner la suite des choses ?

Au fonds la pièce a respecté les règles classiques du tragi-comique. Un puissant qui n’écoute pas, le peuple qui gronde, une foule qui déborde… et le puissant qui finit par reculer. Dans notre pays qui a guillotiné tant de nobles et de puissants, on peu se demander quel sens de l’histoire peut bien avoir notre premier ministre ?

J’ai vu que Laurent Mucchielli a publié le livre collectif qu’il a dirigé en compagnie de Véronique Le Goaziou. Je cite la fin de la présentation de Jacques Trémintin pour lien social :

« La violence des jeunes émeutiers apparaît comme une communication par défaut, façon de réagir à un monde qui ne leur offre que l’exclusion, les discriminations et le mépris. Car cette jeunesse, poussée au désespoir par l’impasse à laquelle on la condamne ne semble plus avoir comme seule réponse que de brûler des voitures et attaquer des écoles. Ces émeutes sont le produit d’un processus de ghettoïsation au carrefour de l’exclusion du marché de l’emploi, du logement et du système scolaire. Les 751 zones urbaines sensibles regroupent 4,7 millions d’habitants qui se trouvent parmi les plus confrontés au taux de chômage, à l’absence de mixité sociale, aux handicaps face à l’école, aux problèmes de santé, au sentiment d’enfermement et à l’isolement relationnel. Au final, ces émeutes nous interpellent sur la place faite à une certaine jeunesse et sur son avenir dans notre société. »

La comparaison entre les violences de l’automne et la mobilisation contre le CPE reste à faire avec la rigueur de la sociologie. Toutefois, il semble évident qu’il y a une parenté entre ces deux mouvements.

Ce WE, je me suis replongé pour les besoins d’un mémoire, dans le séminaire X de Lacan intitulé l’angoisse. L’une de ses découvertes importantes, c’est l’angoisse ne survient pas de la privation de l’objet, mais de son trop fort rapprochement. L’angoisse surgit notamment de la confrontation au désir de l’Autre. Or les éducateurs savent bien que la meilleure manière de lutter contre l’angoisse est le cadre institutionnel. S’il est ferme, et surtout cohérent, permettant à chacun l’expression de sa singularité sans risque, alors l’angoisse est contenue. S’il se contredit, donne l’impression d’être utilisé par ceux qui ont la charge de son entretien pour des fins personnelles… Or n’est ce pas la le sentiment que nous donne nos dirigeants ces temps ci ?

Sunday, March 12, 2006

outreau

C’est un petit juge, tout gris, assis à une table bien trop grande pour lui. Le lendemain, c’est un procureur bien plus à l’aise qui déclare que « l’instruction c’est le papier, l’humain arrive au moment de l’audience » C’est étonnant comme le papier que l’on pourrait penser objectif et serein, peut se laisser influencer par l’air du temps !

Pour ma part, je participe depuis quelques temps déjà à une réflexion de l’OJEVIM (Observatoire Jurassien des Enfants Victimes de Maltraitances) dans le groupe ressources traitant des enfants auteurs d’agressions sexuelles. Après avoir auditionné de nombreuses institutions pour faire un état des pratiques éducatives, judiciaires et médicales concernant ces enfants, notre constat premier est justement ce climat émotionnel qui étreint l’ensemble des acteurs lors de la révélation de faits d’agression sexuelle. Nous constatons facilement que ce climat, a un effet très puissant en « grippant les capacité à penser ».

Gérald Lesigne, procureur de la République à Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais), a été auditionné par la commission d’enquête parlementaire et a eu ces mots :

« Comment une collectivité a pu adopter un positionnement de cette nature ? Je ne vois qu'une seule explication, celle du mythe de la pédophilie. Un mythe très puissant, qui serait venu s'autoalimenter par les indices fournis par les uns et les autres et par l'incapacité du système à poser cette analyse. »

Fin 2004 paraissait un livre, « justice injuste » d’acacio pereira. Il relatait, de manière très méthodique le premier procès d'outreau et montrait, déjà les incohérences dramatiques de cette affaire. En retrouvant ce livre, j'ai repensé à cet article de Freud : Ein Kind wird geschlagen (un enfant est/vas être battu) paru, en 1919.

Dans cet article, Freud s’étonne de la constance du fantasme « un enfant est battu » dans les analyses d’adultes. Au cours de son élaboration, il noue ce fantasme à sa théorie de la sexualité infantile. Il en fait la résurgence à l’age adulte, des conflits enfantins et montre que ce fantasme est la résultante de désirs incestueux de l’enfant. Freud n’hésite pas à faire de ce trait particulier le révélateur d’une donnée générale de la constitution des enfants : « Ces observations peuvent être exploitées dans plusieurs directions pour mettre en lumière la genèse des perversions en général et du masochisme en particulier et pour apprécier le rôle que joue la différence des sexes dans la névrose en général »

Plus loin, il écrira aussi : « La perversion ne se tient plus isolée dans la vie sexuelle de l'enfant, elle est au contraire accueillie dans le contexte des processus de développements typiques - pour ne pas dire normaux que nous connaissons »

Et si Freud avait raison ? Il y aurait un travail passionnant de recherche à faire autour de ce thème des folies collectives. Si on considère que chaque enfant est concerné par la douloureuse difficulté de la normalisation et de la structuration de sa sexualité, on peut imaginer que chaque adulte a des cicatrices semblables, plus ou moins marquées, plus ou moins bien refermées.

Cette piste permettrais peut être de formaliser et de mieux comprendre « le climat » ; « le mythe » responsable des emballements collectifs qui conduisent les meilleurs professionnels à prendre des décisions aberrantes.

Sunday, March 05, 2006

Des nouvelles du front

J'aime bien le blog de jp rosenczveig. Dernièrement, il s'est montré choqué par le rapport de Gil-Roblès sur les prisons en france.
Le commissaire européen aux droits de l'Homme vient de rendre son rapport où il s'émerveille des Centres Educatifs Fermés qui sont, pour lui des prisons modèles. Mais là ou le bas blesse, c'est que ce ne sont justement pas des prisons mais bien des centres éducatifs!!!

Cette touchante naïveté vient nous rappeler l’essence de ces structures qui sont des prisons sans murs. L’ambiguïté centrale, de ce concept ne peut pas ne pas avoir de conséquences sur le travail qui s’y déroule. L’influence du cadre s’étend sur tout le travail des éducateurs.

Mais avant tout, c’est la contradiction des politiques qu’il faut relever. N’osant pas soutenir qu’il faut incarcérer certains mineurs, ils n’ont pas assumé la conséquence de cette évidence en construisant des prisons pour mineurs décentes. Du coup, ils ont pondu ce mouton à 5 pattes qu’est le CEF, une prison qui ne se dit pas !

Encore une fois, c’est l’absence de visée intelligente qui conduit à cette création étrange. Les idéologies se sont affrontées sur cette question et ont conduit à un espèce de compromis, de mi-lieu où on peut se demander comment un travail éducatif est encore possible, sauf à penser que l’éducateur peut faire son travail indépendamment de son institution.

Encore une fois, c’est parce que les éducateurs n’ont pas été consultés et qu’ils n’ont pas su produire un discours clair et suffisamment fort pour être entendu que le processus démocratique s’est ainsi grippé.

Est il encore possible de corriger cette situation ?

Friday, February 24, 2006

VAE : un danger pour le métier d’éducateur ?

La mise en place de la validation des acquis de l’expérience dans le champ de l’éducation spécialisée, s’est réalisée dans une belle unanimité. En effet, chaque éducateur pouvait constater qu’autour de lui, il y avait un certain nombre de collègues, très compétents, travaillant depuis longtemps sans pourtant qu’il aient de diplômes (et donc de salaire) à leur mesure. Pour eux, ce dispositif constitue une chance, très intéressante, d’évolution dans leur carrière.

La VAE est la quatrième et dernière en date des voies d'accès aux diplômes, d’éducateur spécialisé délivrés en France après la formation initiale, l'apprentissage et la formation professionnelle. Introduite par la loi de modernisation sociale du 17 janvier 2002, elle s'est substituée à la validation des acquis professionnels, avec pour objectifs de toucher de nouveaux bénéficiaires et de simplifier les procédures.

Or, après deux années de fonctionnement le nombre de candidats ayant obtenu leur diplôme par la voie de la VAE atteint dans certaines académies celui de ceux qui l’ont obtenu par les autres filières. Ainsi selon le rectorat de Marseille, ce sont près de 250 candidats qui ont obtenu le DEES par la voie de la VAE au cours de l’année 2005 dans cette académie.

Cet éclatant succès de la VAE est peut être un feu de paille, mais on peu en douter. En effet, il est soutenu par le nombre très important de ceux que le ministère nomme « faisant fonction ». Cette curiosité ethnologique de notre profession n’est pas vraiment nouvelle. Dans de très nombreuses équipes, les ME AMP et ES travaillent ensemble. Très souvent, les AMP et ME peuvent très légitimement penser qu’ils font les mêmes tâches que les ES. Si les fiches de postes officielles font bien ressortir des écarts dans les taches à effectuer, elles relèvent souvent de la nuance et sont nivelées dans la pratique où la compétence réelle se mesure aussi avec d’autres critères que le seul diplôme.

Cette situation, va devenir rapidement ubuesque sous l’effet de la VAE. En effet les Moniteurs éducateurs et AMP qui estiment à bon droit tenir des fonctions très similaires à leurs collègues ES, ont maintenant un moyen d’accéder au diplôme d’éducateur spécialisé. Toutefois, le nombre de postes n’évolue pas forcément et d’ici peu certaines équipes seront composés d’éducateurs spécialisés ayant une fonction (et une paye) en rapport avec leur diplôme et d’autres restés sur leur ancien poste de Moniteur Educateur ou d’AMP.

En prenant en compte le fait qu’il y aura, dans les prochaines années plus d’éducateurs que d’habitude qui doivent partir à la retraite en raison de l’excroissance démographique du baby-boom, alors il est possible de prévoir une migration de ces nouveaux éducateurs sur les postes qui se libèrent.

Et c’est là que se situe la véritable difficulté. En effet la VAE valide une expérience mais les pratiques sont tellement dissemblables selon qu’on travaille dans le milieu du handicap adulte ou de la protection de l’enfance qu’on peu fortement douter que des passerelles soient facilement envisageables.

Ainsi une personne, AMP de formation initiale qui aurait une quinzaine d’années d’ancienneté dans un foyer d’accueil pour personnes adultes handicapées profonds, peut prétendre à la VAE et obtenir, très légitimement le diplôme en développant plusieurs situations éducatives issues de son milieu de travail. Mais quelle idée aurait cette personne, nouvellement diplômée du dispositif français de protection de l’enfance ? Pas la moindre ! ou alors si elle a pu s’y intéresser personnellement. Rien dans le dispositif de validation ne vient interroger sa connaissance des autres champs d’intervention des éducateurs spécialisés. Et pourtant, une fois diplômée elle pourra postuler en AEMO judiciaire ! Bien entendu une personne ayant obtenue son diplôme par le biais de son expérience en maison d’enfants à caractère social, n’aura pas, non plus forcément, de connaissances du milieu du handicap.

En effet, lorsqu’on lit le référentiel professionnel du métier d’éducateur spécialisé, dans chaque fonction, on appelle l’éducateur à prendre en compte l’environnement extérieur, le contexte. Par exemple, dans la première fonction, on annonce que l’éducateur « réunit et synthétise informations et documents (techniques, juridiques, sociologiques médicaux, psychologiques, scolaires, judiciaires, administratifs, financiers...) en prévision des dispositions à prendre sur le plan éducatif et aussi sur le plan matériel. » Mais ces ouvertures se limitent à l’environnement immédiat de l’établissement, et ne concernent pas les autres champs d’intervention de l’éducateur spécialisé.

Ceux qui verraient dans cette critique une réaction corporatiste se tromperaient, car la VAE est surtout un révélateur de certaines incohérences de notre métier. Est il normal qu’il n’existe pas plus d’écart entre les différentes fonctions ? (ce qui permet au passage de déqualifier les postes en période d’austérité budgétaire). Les éducateurs savent ils défendre leurs savoirs faire et leurs compétences ? La seule imprégnation dans le milieu professionnel suffit elle à former des éducateurs ?

Il y a aussi un parallèle qui devient de plus en plus troublant entre l’extension de cette voie d’accès si peu chère au diplôme et les difficultés financières de certaines écoles (Parmentier à paris, Pau …). Cela faisait longtemps que l’on avait pas vu les instituts de formations se confronter à de telles difficultés. Des licenciements de formateurs pour raison économique deviennent monnaie courantes et la question du prix de la formation par étudiant est de plus en plus mise en avant pour chercher à réduire les coûts.

Ces questions, finalement assez inconfortables pour les éducateurs eux mêmes, appellent à une remise à plat des différents diplômes et de leurs articulations. Elles appellent également à un très fort renforcement de l’accompagnement et du soutien des éducateurs s’étant engagés dans cette démarche.

Tuesday, February 21, 2006

l'évaluation dans le travail éducatif

Depuis de nombreuses années, l'évaluation du travail social prend une place toujours plus grande, ce qui, au final, gêne beaucoup les éducateurs.

En effet, nous avons beau jeu, maintenant, de stigmatiser l'idéologie scientiste et managériale qui sous tends beaucoups de projets d'évaluation actuelle. Mais c'est à nous (collectivement) que nous devons cette situation. En effet, l'idéologie dominante des éducateurs, depuis très longtemps n'a retenu que la partie clinique du mot. Maurice Capul et Michel Lemay expliquent bien dans leurs livre, de l'éducation spécialisée, comment l'évaluation s'appliquait aux enfant dont on cherchait à cerner les difficultés. Par contre, l'idée d'évaluer les pratiques n'est apparue qu'avec la décentralisation et l'interrogation, légitime, des financeurs sur l'efficacité des actions.
Cette pression n'a fait que croître depuis les années 80, et nous n'avons pas su faire autrement que nous positionner en opposition, en résistance, plutôt que de chercher à utiliser l'évaluation pour rendre plus claire et lisible notre travail.

Car il faut bien reconnaître que vu de l'extérieur, le fonctionnement d'une institution éducative est particulièrement opaque. On ne sait pas forcément à qui s'adresser, on n'a pas facilement de réponses lorsqu'on a une question au sujet d'un enfant...etc. J'ai pu le constater (avec une certaine surprise d'ailleurs) lorsque j'ai quitté les institutions éducatives pour le milieu ouvert.

Nous vivons donc, avec la réforme de la loi de 75 (loi du 2 janvier 2002, et loi du 12 février 2005) l'aboutissement de cet affrontement idéologique qui dure depuis pas mal de temps... et nous perdons! Ou plutôt, nous courons un risque très important. En effet, nous risquons que la rage évaluative emporte tout sur son passage et nous oblige à tenter de tout évaluer, même ce qui ne doit surtout pas être évalué. Par exemple, lorsqu'on cherche à savoir ce qui se passe vraiment, ce qui est dit, ce qui est fait... dans une équipe d'éducateurs on court le risque de démolir leur autorité. Lorsque l'évaluation devient suspicion, alors on attaque clairement la fonction de l'éducateur et on l'empêche de faire son travail. Or nous n'en sommes plus très loin!

C'est souvent sur ce qui convient de faire que les divergences apparaissent. Pour ma part, je pense qu'il faut prendre à bras le corps cette question de l'évaluation. Nous devons être les maîtres d'oeuvres de nos propres techniques d'évaluation et produire des écrits, éclairant nos pratiques et expliquant au financeur qu'il y a certaines zones auxquelles il n'aura pas accès. C'est seulement de cette manière que nous pourrons éviter que des règles venant de l'extérieur nous soit imposées.

Monday, February 13, 2006

début du blog

C'est partit, il faut bien commencer par un bout! Alors que dire sinon que ce début , cet écran blanc me rappelle un livre "du vide et de la création" de michel cassé.

La pratique éducative est faite de plein. Le plein du quotidien où chaque instant est marqué par les rituels institutionnels et la demande, foisonnante des personnes habitant l'institution.

Ce vide de la page (écran) blanche permet de laisser une trace au presque rien et au n'importe quoi pour le quotidien fasse trace et expérience.

C'est au moins l'idée....